« Et si je verrouillais mon cœur, il deviendrait
tombeau !... »
Je suis ce funambule
qui marche sur un fil ou cette marionnette qui a rompu ses fils…. Un pantin
désarticulé !
Telle la vie et ses
blessures, les bords sont faits de déchirures…. De bords en bords, trouver un
port… un îlot, peu importe !...
Si je me laisse
emporter par cette course effrénée, je me noie…
J’ai perdu le rythme !
Où trouver le mien ? Je ne sais ! Je ne suis plus sur la même
cadence. J’ai choisi la cadence du cœur !...
Mais, je ne peux
donner plus que moi-même quand à bout de souffle, l’énergie manque dans cette électrique atmosphère.
Ça fait des vagues à
l’intérieur…. Tempête qui déchire et fracasse.
Née libre pour voler
léger aux vents porteurs, les vents contraires brisent tes ailes, t’épuisent
dans ton vol ou te retiennent à terre.
-°-
Du chaos naissent
les étoiles…. Filantes… Branlantes…. De poussières et de larmes…. Mais meurent
aussi et s’éteignent dans un dernier souffle.
-°-
10
septembre 2014
L'autre jour, j'ai ramassé deux feuilles jaunes, prémices
d'automne. Je les ai glissé dans mon carnet jusqu'à les oublier et les voilà
séchées, fines jaunes d'or, fortes et fragiles à la fois....
Un souffle, elles pourraient s'envoler. Une main trop
ferme, se craqueler. Je vais les garder essayer de les préserver…
Un jardin qui s'offrait à ma vue m'inspire ces vers
d'automne, flamboyants ou non, mais surtout d'éphémère comme la vie...
C'est un petit jardin, tout de bric et de broc.
Espace de senteurs et d’infinies odeurs.
Les couleurs se cotonnent, se pelotonnent,
s'harmonisent...
Entre rocailles et buissons, épineux et résineux.
En dessous, tout un monde y grouille...Un tournesol à
la tête jaune éclatant s'y cache, Essaye de survivre parmi les siens presque
déjà éteints... En grappes rouges, "les queues de renard" font la
parade sur leurs tiges hautes, fières et droites. C’est un bout de verdure,
mélange de couleurs, maison de papillons.
Un puits de bois, où s'enlacent feuilles en coupole,
sèche aussi ses pensées.
L'espace d'un éphémère qui passe par la beauté du
regard qu'on y pose, des odeurs qu'on y hume.
Une myriade à profusion de bric et de broc...
En face, la coloquinte du coin de l'œil tinte, lorsque
le vent la berce.
C'est un petit air de saison, variations paysages. C'est
un bout de couleur qui défie le temps, à la saison prochaine, il aura changé de
visage.
C'est un petit air... qui fait la "nique"
aux temps et aux caméléons.
Quelquefois le regard s'attarde sur des choses
simples, un petit jardinet qui nourrit l'inspiration...
Et permet un instant d'oublier les chagrins...
Où l'on ramasse comme trésor, les premières feuilles
jaunes d'or, qui resteront là à sécher aux creux d'un petit carnet...
Feuilles d'or, fleur jaune, à l'automne naissant tout
paraissait d'or comme le silence.
-°-
14
septembre 2014
Les jours s’étirent,
on ne peut compter… dans le départ, ce n’est pas le lieu, l’endroit, ni le temps
qui blesse…. Mais ce grand fil qui s’étire, élastique ou tendu, sec et
craquant.
Cette attente
immobile qui fige dans la souffrance de l’être cher.
Quand le fil se
casse, s’abîme, se dénoue, simplement libéré des chaines de l’attente… C’est la
délivrance, comme un voyage en pays de sérénité, de paix qu’on souhaite à celui
qui part.
Trop tôt ou trop
tard !...
Il ne reste que l’absence
pour ceux qui restent…. Même si la délivrance est souhait face à la douleur, la
souffrance, la décatie…
Pour trouver le
repos à celui, fatigué, dont le corps et l’esprit lâche, à force de combats, à
force de luttes… Il est un moment où le métronome sonne, glisse et crissent les
aiguilles… C’est le point qui ponctue la ligne du mot fin.
Mais l’absence ?!
On s’y prépare ?!
Un mouchoir brodé,
quelques idées glanées, une photo, un miroir, un détail futile, qui nous
raccrochent, qui nous relient.
Je l’ai maquillée,
gribouillée cette douleur, sous la mine blafarde d’un clown blanc, je l’ai
barbouillé, torturé de couleurs et de griffures, de coups de crayon, pour « désenbarbeler » mon cœur et
retrouver la paix. Elle n’avait pas de visage, c’était une grimace, une grimace
limace, de celle qui s’accroche à vous, on ne sait pourquoi ?!...
J’ai bien griffonné
ma grimace au rouge et au noir de suie. Ma grimace était sourde et muette. J’y
ai mis de la couleur…. Un peu de vert et de vers et de verset.
Ma grimace était
inquiète ! Ourlée et décousue, ma grimace s’en est allée !
-°-
… Mais j’ai pris mes distances, non par manque d’amour, mais par manque de force, par manque de toi…. Ces secrets, voilés dans tes yeux…
-°-
20
septembre 2014
Ce soir par la
fenêtre, en fine lames, la pluie tombe sur le pavé. C’est une musique qui bruisse, pas
désagréable, ni agréable, de ces musiques rythmiques, casés de gris. Pluie du
ciel. Ce sont peut-être tes larmes ou les miennes entremêlées. Je lève les yeux
vers le plafond de la nuit, j’imagine cette étoile là, mais qu’on ne peut voir.
Le ciel est trop couvert ! Atmosphère pesante, moite, le choc se noie à l’écho
du vide… Tu n’es plus et tu es tout à la fois, là dans mon cœur, dans mon
regard, dans celui de ma sœur et de mes frères, dans le sang de mes enfants. Ou
peux-tu bien être là-haut ? À nous voir évoluer à notre triste manteau, à
notre triste désordre !
Je n’ai pas de
larmes que celles de l’encre de mon stylo, qui a envie de couler à flots, à
flots perdu, à cœur ouvert.
Je me dis que tu
dois être bien là dans ton repos, veillant, veilleur, voyageur lunaire.
J’ai inventé tout un
monde sculpté d’argile, que je me ferai bien statuette pour faire taire ce
souffre qui gronde, cette colère « adolescente »
qui ébranle les murs, les portes, sans les traverser et qu’il ne reste que le
silence qui recouvre tout.
Je tends vers le
silence, celui qui apaise, celui qui calme et berce, mais toujours une voiture
passe, un bruit soudain vient troubler le calme ambiant, faisant crépiter la
pluie sous des pneus crissant, une
sirène de pompier retentit (encore un drame ou pas !). Peu importe ! Mon
cœur est à l’étalage et bats au rythme des mots qui se pressent sur le papier,
pour soulager la fièvre… Retrouver le calme apaisant et le silence…
-°-
23
septembre 2014
-°-
24
septembre 2014
On avance, on avance
sur la route de la vie. Pourquoi fuir ? Le fil nous guide….
Ma grimace est de
retour, elle me suit à la trace… Parfois je la sème, je prends de l’avance, je
l’enterre, me déleste de son poids. Parfois ça fonctionne et parfois pas. Elle
s’accroche, le virus ! Je la piétine et l’écrabouille, elle est enfin en
sommeil ! Pour combien de temps ?!
Je suis bien !
Je pense à toi ! Je pense à ma petite sœur qui me parait si perdue sans
toi. Je pense à mes frères…. Le plus jeune d’abord et « le plus cohérent »,
c’est lui qui le dit ! Et puis mon autre frère, celui qui ne dit mot, qui
est silence entier…. Mur de silence ! Et je ne sais pourquoi.
Difficile de le
joindre et de le voir souvent sauf en cas de circonstances hasardeuses, ou
malheureuses, et c’est dommage ! Parfois je m’imagine que parmi ses
secrets silences, il est une espèce d’espion (pas à la James Bond), mais je ne
trouve pas les mots pour le décrire et définir ce que je ressens. Secret frère ! Sacré
frère !... qui me manque souvent et beaucoup quand il me laisse dans l’ignorance,
avec son absence pour seule réponse. Aux questions jamais posées ! C’est
la grimace encore une fois ! Tout ce manque de clair, tout ce manque de
mot pour dire…. Ou ne pas dire….
-°-
La photo est sépia
et qui traine là. On la croirait sorti d’un livre ancien, de ces personnages
aux épaules carrés et qui marquent les siècles !
C’est mon père !
Présomptueux peut
être, de ma part ! Ce n’est qu’une impression, une sensation fugace et la
pluie continue de battre le pavé. Demain, il fera jour !
°-°
28
septembre 2014
C’est un matin comme
les autres, un dimanche matin où l’on sort un pot de confiture de cerise noire,
pour déguster avec de la brioche. Un matin où la tranche de brioche, barbouillée
de confiture est là pour vous faire juste du bien, dans l’odeur du café brûlé
et des souvenirs de pain chaud. C’est un matin… Un oiseau chante… Et la ville
reprend lentement sa clameur et le ballet des voitures qui passent sous mes fenêtres.
-°-
09 octobre
2014
« L’essentiel
est le détail !.... »
L’essentiel est dans
le cadre : « la vie continue !... »
J’ai fait un drôle
de dessin, parti d’un point d’interrogation, fait machinalement au Bic que j’avais
sous la main. Cette drôle de créature qui a pris naissance, mi- chenille, mi-
papillon. Une bestiole, un virus, en déséquilibre sur ses huit pattes tressées
(deux à gauche, six à droite), qui forme comme une bosse.
Cette bestiole, c’est
moi ! Le visage masque, ambivalent. D’un autre point de vue, le cadre posé sur
le cœur fleur rouge, on aurait pu distinguer la chenille-papillon, la bestiole
en transformation.
Le cadre en oblique
aurait dévoilé le visage ou une partie seulement, coupée en deux, et le cœur
rouge où monte la chenille !
Les points de vue c’est
intéressant ! Même si on regarde au même endroit, on ne voit pas forcément
la même chose.
La grimace, c’est
aussi ça comme le langage, « source
de malentendus ». Comment alors se comprendre dans la « grimace
limace », la « grimaille », grisaille des regards ?..
-°-