mardi 10 février 2015

Lettre à l'absent !.....

« Et si je verrouillais mon cœur, il deviendrait tombeau !... »

Je suis ce funambule qui marche sur un fil ou cette marionnette qui a rompu ses fils…. Un pantin désarticulé !



Telle la vie et ses blessures, les bords sont faits de déchirures…. De bords en bords, trouver un port… un îlot, peu importe !...

Si je me laisse emporter par cette course effrénée, je me noie…
J’ai perdu le rythme ! Où trouver le mien ? Je ne sais ! Je ne suis plus sur la même cadence. J’ai choisi la cadence du cœur !...
Mais, je ne peux donner plus que moi-même quand à bout de souffle, l’énergie manque  dans cette électrique atmosphère.
Ça fait des vagues à l’intérieur…. Tempête qui déchire et fracasse.
Née libre pour voler léger aux vents porteurs, les vents contraires brisent tes ailes, t’épuisent dans ton vol ou te retiennent à terre.

-°-

Du chaos naissent les étoiles…. Filantes… Branlantes…. De poussières et de larmes…. Mais meurent aussi et s’éteignent dans un dernier souffle.

-°-
  
10 septembre 2014


L'autre jour, j'ai ramassé deux feuilles jaunes, prémices d'automne. Je les ai glissé dans mon carnet jusqu'à les oublier et les voilà séchées, fines jaunes d'or, fortes et fragiles à la fois....
Un souffle, elles pourraient s'envoler. Une main trop ferme, se craqueler. Je vais les garder essayer de les préserver…
Un jardin qui s'offrait à ma vue m'inspire ces vers d'automne, flamboyants ou non, mais surtout d'éphémère comme la vie...
C'est un petit jardin, tout de bric et de broc.
Espace de senteurs et d’infinies odeurs.
Les couleurs se cotonnent, se pelotonnent, s'harmonisent...
Entre rocailles et buissons, épineux et résineux.
En dessous, tout un monde y grouille...Un tournesol à la tête jaune éclatant s'y cache, Essaye de survivre parmi les siens presque déjà éteints... En grappes rouges, "les queues de renard" font la parade sur leurs tiges hautes, fières et droites. C’est un bout de verdure, mélange de couleurs, maison de papillons.
Un puits de bois, où s'enlacent feuilles en coupole, sèche aussi ses pensées.
L'espace d'un éphémère qui passe par la beauté du regard qu'on y pose, des odeurs qu'on y hume.
Une myriade à profusion de bric et de broc...
En face, la coloquinte du coin de l'œil tinte, lorsque le vent la berce.
C'est un petit air de saison, variations paysages. C'est un bout de couleur qui défie le temps, à la saison prochaine, il aura changé de visage.
C'est un petit air... qui fait la "nique" aux temps et aux caméléons.

   
Quelquefois le regard s'attarde sur des choses simples, un petit jardinet qui nourrit l'inspiration...
Et permet un instant d'oublier les chagrins...
Où l'on ramasse comme trésor, les premières feuilles jaunes d'or, qui resteront là à sécher aux creux d'un petit carnet...
Feuilles d'or, fleur jaune, à l'automne naissant tout paraissait d'or comme le silence.


-°-

14 septembre 2014

Les jours s’étirent, on ne peut compter… dans le départ, ce n’est pas le lieu, l’endroit, ni le temps qui blesse…. Mais ce grand fil qui s’étire, élastique ou tendu, sec et craquant.
Cette attente immobile qui fige dans la souffrance de l’être cher.
Quand le fil se casse, s’abîme, se dénoue, simplement libéré des chaines de l’attente… C’est la délivrance, comme un voyage en pays de sérénité, de paix qu’on souhaite à celui qui part.
Trop tôt ou trop tard !...
Il ne reste que l’absence pour ceux qui restent…. Même si la délivrance est souhait face à la douleur, la souffrance, la décatie…
Pour trouver le repos à celui, fatigué, dont le corps et l’esprit lâche, à force de combats, à force de luttes… Il est un moment où le métronome sonne, glisse et crissent les aiguilles… C’est le point qui ponctue la ligne du mot fin.
Mais l’absence ?! On s’y prépare ?!
Un mouchoir brodé, quelques idées glanées, une photo, un miroir, un détail futile, qui nous raccrochent, qui nous relient.


Je l’ai maquillée, gribouillée cette douleur, sous la mine blafarde d’un clown blanc, je l’ai barbouillé, torturé de couleurs et de griffures, de coups de crayon, pour « désenbarbeler » mon cœur et retrouver la paix. Elle n’avait pas de visage, c’était une grimace, une grimace limace, de celle qui s’accroche à vous, on ne sait pourquoi ?!...
J’ai bien griffonné ma grimace au rouge et au noir de suie. Ma grimace était sourde et muette. J’y ai mis de la couleur…. Un peu de vert et de vers et de verset.
Ma grimace était inquiète ! Ourlée et décousue, ma grimace s’en est allée !

-°-

… Mais j’ai pris mes distances, non par manque d’amour, mais par manque de force, par manque de toi…. Ces secrets, voilés dans  tes yeux…

-°-

20 septembre 2014


Ce soir par la fenêtre, en fine lames, la pluie tombe sur le pavé.  C’est une musique qui bruisse, pas désagréable, ni agréable, de ces musiques rythmiques, casés de gris. Pluie du ciel. Ce sont peut-être tes larmes ou les miennes entremêlées. Je lève les yeux vers le plafond de la nuit, j’imagine cette étoile là, mais qu’on ne peut voir. Le ciel est trop couvert ! Atmosphère pesante, moite, le choc se noie à l’écho du vide… Tu n’es plus et tu es tout à la fois, là dans mon cœur, dans mon regard, dans celui de ma sœur et de mes frères, dans le sang de mes enfants. Ou peux-tu bien être là-haut ? À nous voir évoluer à notre triste manteau, à notre triste désordre !
Je n’ai pas de larmes que celles de l’encre de mon stylo, qui a envie de couler à flots, à flots perdu, à cœur ouvert.
Je me dis que tu dois être bien là dans ton repos, veillant, veilleur, voyageur lunaire.
J’ai inventé tout un monde sculpté d’argile, que je me ferai bien statuette pour faire taire ce souffre qui gronde, cette colère « adolescente » qui ébranle les murs, les portes, sans les traverser et qu’il ne reste que le silence qui recouvre tout.
Je tends vers le silence, celui qui apaise, celui qui calme et berce, mais toujours une voiture passe, un bruit soudain vient troubler le calme ambiant, faisant crépiter la pluie sous des pneus crissant,  une sirène de pompier retentit (encore un drame ou pas !). Peu importe ! Mon cœur est à l’étalage et bats au rythme des mots qui se pressent sur le papier, pour soulager la fièvre… Retrouver le calme apaisant et le silence…

-°-

23 septembre 2014




-°-
24 septembre 2014

On avance, on avance sur la route de la vie. Pourquoi fuir ? Le fil nous guide….
Ma grimace est de retour, elle me suit à la trace… Parfois je la sème, je prends de l’avance, je l’enterre, me déleste de son poids. Parfois ça fonctionne et parfois pas. Elle s’accroche, le virus ! Je la piétine et l’écrabouille, elle est enfin en sommeil ! Pour combien de temps ?!

Je suis bien ! Je pense à toi ! Je pense à ma petite sœur qui me parait si perdue sans toi. Je pense à mes frères…. Le plus jeune d’abord et « le plus cohérent », c’est lui qui le dit ! Et puis mon autre frère, celui qui ne dit mot, qui est silence entier…. Mur de silence ! Et je ne sais pourquoi.
Difficile de le joindre et de le voir souvent sauf en cas de circonstances hasardeuses, ou malheureuses, et c’est dommage ! Parfois je m’imagine que parmi ses secrets silences, il est une espèce d’espion (pas à la James Bond), mais je ne trouve pas les mots pour le décrire et définir ce que je ressens. Secret frère ! Sacré frère !... qui me manque souvent et beaucoup quand il me laisse dans l’ignorance, avec son absence pour seule réponse. Aux questions jamais posées ! C’est la grimace encore une fois ! Tout ce manque de clair, tout ce manque de mot pour dire…. Ou ne pas dire….

 -°-

La photo est sépia et qui traine là. On la croirait sorti d’un livre ancien, de ces personnages aux épaules carrés et qui marquent les siècles !
C’est mon père !
Présomptueux peut être, de ma part ! Ce n’est qu’une impression, une sensation fugace et la pluie continue de battre le pavé. Demain, il fera jour !

°-°


28 septembre 2014

C’est un matin comme les autres, un dimanche matin où l’on sort un pot de confiture de cerise noire, pour déguster avec de la brioche. Un matin où la tranche de brioche, barbouillée de confiture est là pour vous faire juste du bien, dans l’odeur du café brûlé et des souvenirs de pain chaud. C’est un matin… Un oiseau chante… Et la ville reprend lentement sa clameur et le ballet des voitures qui passent sous mes fenêtres.

-°-


09 octobre 2014
 « L’essentiel est le détail !.... »
L’essentiel est dans le cadre : « la vie continue !... »

 


J’ai fait un drôle de dessin, parti d’un point d’interrogation, fait machinalement au Bic que j’avais sous la main. Cette drôle de créature qui a pris naissance, mi- chenille, mi- papillon. Une bestiole, un virus, en déséquilibre sur ses huit pattes tressées (deux à gauche, six à droite), qui forme comme une bosse.
Cette bestiole, c’est moi ! Le visage masque, ambivalent. D’un autre point de vue, le cadre posé sur le cœur fleur rouge, on aurait pu distinguer la chenille-papillon, la bestiole en transformation.
Le cadre en oblique aurait dévoilé le visage ou une partie seulement, coupée en deux, et le cœur rouge où monte la chenille !
Les points de vue c’est intéressant ! Même si on regarde au même endroit, on ne voit pas forcément la même chose.
La grimace, c’est aussi ça  comme le langage, « source de malentendus ». Comment alors se comprendre dans la « grimace limace », la « grimaille », grisaille des regards ?..

-°-  


lundi 7 mai 2012

La violence me fatigue

Quand la colère ou la révolte te ronge, tu finirais presque par voir rouge et tu en deviendrais presque "méchant" ou plutôt agressif, alors qu'au départ tu l'es pas...  C'est pas dans ta nature...
Parce que la colère, ça t'encrasse le coeur, par couches successives qui s'accumulent, comme un venin qui t'étouffe à l'intérieur.
Et ça étouffe ce que tu es vraiment, le vrai "cri intérieur" que tu portes en toi ne peut plus sortir... ton cri intérieur, la personne que tu es vraiment s'étouffe petit à petit sous les brimades, les violences, les coups, les insultes, les moqueries, les bassesses en tout genre....  Et ça reste là sur ton coeur comme des bulles en suspens, qui ne veulent pas crever et qui t'enlise un peu plus chaque jour.

Et tout ça pourquoi ? Cette violence gratuite ! Par intolérance malsaine à ne pouvoir, à ne savoir, à ne vouloir accepter l'autre dans sa différence. Et on porte des jugements de valeurs :
Toi t'es trop lent, mais qu'est ce que t'es lent ! Ben non j'ai juste besoin de plus de temps à la réflexion pour être sûre de pas me tromper...
Et toi t'es trop gros ! Oui  Monsieur et j'assume car mes kilos c'est à force de courrir que je les prends, et je comprends pas,  on me presse, on me presse... Mais moi j'ai besoin de prendre mon temps, de rêver aussi.... de décompresser pour dégonfler comme les ballons de baudruche...
Et toi t'es trop maigre ! oui mais moi je me fais vomir car j'étais  tellement mal quand on se moquait de mes rondeurs, que maintenant je ressemble aux images des filles dans les magazines.... Sauf que t'es pas une image !....
Enfin bref, la liste est longue....

Et on te parle de cours d'instructions civiques à remettre à l'ordre du jour, mais dans le corps enseignants, y'en a même qui trouve que c'est désuet. Oui c'est à l'ordre du jour, mais qu'y enseigne t'on ? Où sont passées les vrais valeurs ? Faudrait déjà être en accord avec ces valeurs, et à l'écoute, prendre les paroles de souffrance de l'ado au sérieux.

Un bon ami m'a dit un jour : "l'école est hélas le reflet de la société, alors qu'elle devrait être l'endroit où on y trouve les remèdes"...

Mais c'est la jungle partout !  La méchanceté, la violence gratuite, la bêtise.... Tout ça épuise... Et le venin se distille, s'insinue. On n'y prend même plus garde, ça devient tellement banal, qu'on trouve ça normal. Personne à l'écoute ou pour prendre au sérieux, apporter des solutions. C'est la vie, faut encaisser... Ben oui mais même si t'encaisses bien, c'est sûr que tout n'est pas rose... Faut se forger un caractère, des défenses. Mais prenons l'exemple d'un boxeur qui se prend tous les jours des" baignes" dans la tronche, y finira par s'écrouler, ou avoir des séquelles. Je prends l'exemple physique extrème, mais c'est pareil pour le verbal, ces petites phrases assassines... ou les petites agressions quotidiennes... car tout ça au final ça épuise...
 A quoi bon faire des statistiques et des enquêtes sur le harcèlement scolaire, juste des chiffres, et après ?.... Derrière y'a quoi ? Quelles solutions ? Après on s'étonne avec effaremment et hypocrisie quand y'a des jeunes qui se foutent par la fenêtre. Ca fait la une des journaux ou au journal télévisé, c'est du sensationnel ! On se pose des questions, on cherche les coupables, les responsables... On fait des enquêtes. La belle farce ! Et l'éducation nationale.... La belle rigolade.... Une éducation au rabais, des postes d'enseignants supprimés, des classes surchargées,  où le plus important c'est de boucler le programme scolaire, pondu par on ne sait qui, avant la fin de l'année, où on oubli de prendre en compte le jeune dans son individualité et sa particularité ou sa différence... Et puis tout le monde est différent ! Faut l'accepter...
Et allez on a fait notre boulot et on peut partir en vacances. La vie est belle ! Ben oui, elle pourrait être belle si on te la bouffait pas. Elle pourrait te sembler belle si t'étais pas mis dans une voie sans issue...
"Ecrire c'est hurler en silence".

dimanche 8 avril 2012

Pour...

"Enfances"
14ème Printemps des Poètes
2012


Te parler de l'Enfance
Celle qui sourit
Mais aussi celle qui durcit
Le cœur des petits enfants
L’enfance
Qui s'efface et se cache
Derrière tous les masques
Qu’on peut parfois porter
Pour ne plus trembler
Pour essayer d'exister
Et les sourires forcés
Qui dissimulent l’oubli,
Qu’on se leurre et qu'on triche
Sur le fil de la vie
Avec les autres et nous-mêmes
Mais surtout avec nous-mêmes
Te parler de l'Enfance
Des enfances multiples
Celles qui rient,
Celles qui prient
Celles qui croient
Celles qui perdent la foi
Celles qui s'entrecroisent
Et se mêlent
De chagrins et de joies
Qu’on oublie qu’on efface
De l'enfance qui se meurt
Et pourtant reste
Une part de nous attachée
Qu’on s'attache à fuir
Dans la fuite du temps
Et qui pourtant ne nous quitte
Ni ne meurt  jamais vraiment.
Te parler de l’enfance
Des enfances stériles
Celles qui ont peur
Celles qui doutent
Celles de l'ombre
Celles qui se taisent
Celles qui pleurent
Qu’on oublie qu’on efface
Dans la fuite du temps
Et qui pourtant ne nous quitte
Ni ne meurt jamais vraiment.
Te parler de l’enfance
Des enfances muettes
Vidées de tous leurs sens
Et qui restent stériles
Sans plus même une étoile
À pouvoir accrocher
Aux portes des rêves
Et de l’Avenir
Comme une page blanche
Et qui demeure vierge
Et qui reste à écrire
Qu’on oublie qu’on efface
Et qu’on froisse...
Dans la fuite du temps
Et qui pourtant ne nous quitte
Ni ne meurt jamais vraiment.
 08.04.2012
« Créer c’est toujours parler de l’enfance » Jean Genet

Pour l’enfant qu’on a été, pour celui qu’on ne sera plus, pour cette part d’enfance en fuite, mais qui pourtant jamais ne nous quitte…
Pour l’ado qu'on est, celui qu’on a été et qu’on n’a pas oublié, pour le perdu, l’insoumis, le rebelle, l’oublié, le fragile… Celui qui cherche et ne se trouve pas.