Il y a fort longtemps que je n'ai écris. Comme si j'étais perdue dans un royaume fort, fort lointain... (smile)Mais une envie irrépréssible aujourd'hui me prend d'écrire. Je ne sais où me ménera le fil de mes idées. Mais je le suis le fil, je m'y accroche... Tel un funambule qui cherche à garder l'équilibre, ne pas tomber, rester sur le fil... Essayer d'avancer malgré le tremblement de ce fil tendu au dessus du vide et qui semble si dangereux. Un faux pas et tout bascule pour le Funambule... A moins qu'il ait la force de s'accrocher au fil et de remonter dessus, ou plus grande chance encore, qu'il y ait un filet pour amortir sa chute.
Quant à la création, la peinture, pour l'instant, je suis en mode hibernation... Peut être qu'à la fonte des glaces, mes couleurs reviendront. Je ne sais. Je ne puis le dire. L'envie est là, celà fait toujours parti de moi, mais un profond manque d'énergie, l'énergie pour continuer à créer. A bout de souffle, d'essayer d'atteindre desespérèment la lumière au bout du tunnel, qui même si on l'aperçoit et semble à portée de main, reste innaccessible. Un tapis roulant sur lequel on force les pas, sans vraiment avancer. Un peu comme une eau stagnante... Je croupis dans le silence et la solitude intérieure qui me noue. Inextricables noeuds... pour l'instant.
Avancer vers qui, vers quoi ? Pourquoi ? Comment ? La lassitude est là... A quoi bon ? Attendre...Attendre quoi ? L'attente immobile des heures qui s'écoulent, des journées qui passent grises, vides de sens. Juste le quotidien assommant et épuisant. Les tubes et pinceaux sont là à trainer dans un sac à portée de vue. Même pas l'envie de les ranger. Ils m'appellent et pourtant, je reste sourde... On verra demain. Un autre jour qui suit le jour d'avant...
C'est sûr qu'avec mes couleurs, mes pinceaux, mes toiles, mes inspirations, mes idées bouillonnantes, je me sentais moins seule, moins vide. Plus moi. Là je ne sais plus qui je suis. L'ai je seulement su un jour ? J'en doute. Je dois être dans une période d'ennui... voulu ou non, car il me suffirait de reprendre mes couleurs mes pinceaux, pour me sentir moins seule, comme avant. De me sentir bien, vivante, heureuse, épanouie... Mais à quoi bon ! Face à l'incompréhension ! Quand tous n'en voient pas le sens, ni l'intérêt à créer (sauf si peut être j'arrivais à vendre). Ce qui n'est pas et n'a jamais été ma priorité première. Mais là j'encombre et j'envahis leur espace avec toutes mes créations plus ou moins grandes qui trainent. Et si moi, ça me faisait juste du bien ! c'était suffisant... (mais faudrait juste un endroit pour les stocker) Avant... J'étais vivante. Je voyais la lumière au coeur de la toile. Ca me réchauffait à l'intérieur.
Mais, aujourd'hui ce sont les mots qui ont envie de sortir, alors laissons les jaillir (ça prend moins de place, je les entends déjà dire !). Jaillir comme un débordement des eaux qui doit s'écouler par tous les pores de la peau, pour ne pas étouffer, être noyée à l'intérieur. Période d'ennui ou de découragement ? Les deux mêlés... Envie d'écrire pour se libérer, une porte de secours qui s'ouvre inévitablement pour rompre les barreaux de la cage, la cage que je me forge moi même en n'écoutant pas ma nature profonde. Rompre les barreaux de la cage dans laquelle on m'a mise depuis des années.
J'ai lu dernièrement cette citation : "si je réprime ce qu'il faudrait que j'exprime, je déprime !". ça résume tout et bien l'état d'esprit dans lequel je suis. Mes couleurs reviendront forcément....un jour ou l'autre, sous une autre forme, d'une autre manière. Elles reviennent toujours. Elles sont multiples... Envahissantes pour autrui. Mon art est eccléctique, indéfinissable. Je peux "passer du coq à l'âne", passer d'un sujet à l'autre. Les autres ne s'y retrouvent pas forcément ou ont du mal à suivre. Quand je vois la majorité des Artistes créateurs aujourd'hui, ils ont un style, un dénominateur commun, un thème réccurent une manière de faire et qu'ils exploitent indéfiniment. Je ne m'y retrouve pas. Je ne semble pas être à la hauteur. Et pourtant celà m'ennuierait trop de rentrer dans une thématique et une technique et ne plus en sortir. Etre confinée en somme... Pour ma part, je n'ai pas de thème ou plutôt plusieurs, ça vient comme ça vient, selon l'émotion, l'inspiration du moment... Avec les tripes ou le coeur, comme l'écriture d'ailleurs. De la couleur aux nuances grises... Mes couleurs peuvent donc paraître insaisissables tout comme moi peut être... Et c'est peut être ça le fond du problème ? Ou se situer quand on ne correspond à aucun critère ? Je cherche...
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