samedi 26 mars 2011

Un livre dans le sac

Un livre dans le sac...

Un livre dans le sac, je sors le livre. J'ouvre le livre, sur un coin de banc... à l'ombre du feuillage de l'arbre... et d'un oiseau chantant sa douce mélodie, je lis. Je lis...

"L'empathie c'est, à la vitesse de l'éclair, sentir ce que l'autre sent et savoir qu'on ne se trompe pas, comme si le coeur bondissait de la poitrine pour se loger dans la poitrine de l'autre. C'est une antenne en nous qui nous fait toucher le vivant : feuille d'arbre ou humain. Ce n'est pas par le toucher qu'on sent le mieux mais par le coeur. Ce ne sont pas les botanistes qui connaissent le mieux les fleurs, ni les psychologues qui comprennent le mieux les âmes, c'est le coeur. Le coeur est un instrument d'optique bien plus puissant que les télescopes de la Nasa. C'est le plus puissant organe de connaissance, et c'est une connaissance qui se fait sans préméditation, comme si ce n'était plus nus qui faisions attention à l'autre, comme s'il y avait plus qu'une attention pure et une bienveillance fondée sur la connaissance de notre mortalité commune..."

Et je lis encore plus loin : "L'écriture a par essence une tendance autistique. Le poète est un autiste qui parle. L'autiste, c'est un homme nu dans une pièce vide. Il n'éclaire rien parce qu'il retient sa lumière, mais en écrivant il retourne sa peau, et l'envers de cette peau est chamarré de couleurs splendides. L'autisme est un soleil inversé : ses rayons sont dirigés vers l'intérieur. La surface externe est lisse sans ressenti, ni attraits, mais l'intérieur est d'une magnificence inouïe. Tant que la personne est enclose en elle-même, rien n'irradie, ou à peine, mais quand elle arrive à s'exprimer, c'est inimaginable la splendeur qui est à l'intérieur. Comme l'autiste en se taisant, le poète s'ensevelit en écrivant : il vit une gloire interne et il est mort pour le monde."

Et je lis, encore plus loin, toujours plus fort, celà résonne en moi, ces mots de lumière...

"Aimer quelqu'un c'est le lire. C'est savoir lire toutes les phrases qui sont dans le coeur de l'autre, et en lisant le délivrer. C'est déplier son coeur comme un parchemin et le lire à haute voix, comme si chacun était à lui-même un livre écrit dans une langue étrangère. Il y a plus de texte écrit sur un visage que dans un volume de la Pléiade, et quand je regarde un visage, j'essaie de tout lire, même les notes en bas de page. Je pénètre dans les visages comme on s'enfonce dans un brouillard, jusqu'à ce que le paysage s'éclaire dans ses moindres détails....

 "Peut être que les fous sont des gens que personne n'a jamais lus, rendus furieux de contenir des phrases qu'aucun regard n'a jamais parcourues. Ils sont comme un livre fermés"...

"On lit en quelqu'un comme dans un livre, et ce livre s'éclaire d'être lu et vient nous éclairé en retour, comme ce que fait pour un lecteur une très belle page d'un livre rare. Quand un livre n'est pas lu, c'est comme s'il n'avait jamais existé. Ce qui peut se passer de terrible entre deux personnes qui s'aiment, c'est que l'une des deux pense qu'ell a tout lu de l'autre et s'éloigne, d'autant qu'en lisant on écrit, mais d'une manière très mystérieuse, et que le coeur de l'autre est un livre qui s'écrit au fur et à mesure et dont les phrases peuvent s'enrichir avec le temps. Le coeur n'est achevé et fait que quand il est fracturé par la mort. Jusqu'au dernier moment le contenu du livre peut être changé"...

Et tout celà m'éclaire... Oui le livre, le livre de notre vie peut être changé, il s'écrit au fur et à mesure... Au fil des pages qu'on écrit, la lumière se fait sur notre route, notre parcours...
Sortir de la case !... Et enfin respirer !

La lumière est là qui jaillit !

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