mardi 8 novembre 2011

"La main y met ce que l'âme y voit"...

Il y a quelques temps, je me reprochais intérieurement le fait de partir un peu dans tous les sens, dans mes créations, sans pouvoir me "fixer" ou du moins il me semblait n'y avoir aucune unité.

Je me rends compte à présent que ce besoin de changement, de mouvement, de renouveau, et cette sensation de partir un peu dans tous les sens, "du coq à l'âne", pour ne pas être gagné par l'ennui aussi, ce n'était pas par instabilité à me fixer ou concentrer sur un sujet, c'est qu'au fond tout me touche, m'émeut tout simplement, et même inconsciemment.

Et les émotions, les garder enfermées, c'est comme garder une cocotte minute sous pression trop longtemps. J'ai une amie Poète, qui dit souvent : "Faut soulever le couvercle de la cocotte minute", pour libérer la pression. C'est pas faux !.... Elle sait de quoi elle parle ! Et bien avant d'en comprendre le sens, je me suis souvent demandé pourquoi elle sortait cette phrase, comme un rituel, lors des spectacles poétiques qu'elles donnent. A tout les coups on y a droit ! Et ça me fait sourire à chaque fois.

Revenons à nos moutons... Pour moi, la pression, les émotions se libèrent au coeur de la toile, car un Artiste crée de ses émotions, de ce qu'il perçoit, ressent du monde qui l'entoure, par sa vision des choses, qu'il essaye de donner, guidée par la main [la main y met se que l'âme y voit]. Ce n'est pas seulement par le regard que passe la création, même si ce regard a son importance et s'attarde parfois sur des détails.... La main y met ce que l'âme y voit. J'aime cette phrase qui résume tout et qui a un sens pour moi.

Je disais donc "vision des choses" que l'Artiste essaye de donner dans le sens partager ou simplement de poser ses couleurs pour trouver l'apaisement, décharger ses émotions, sa manière à lui de soulever "le couvercle de la cocotte minute".

Comme le Poète est un passeur de mots, de mots rythmés qui tintent de musique, et font du bien à l'âme et aux oreilles, le peintre est peut être aussi un passeur, un passeur d'images, aux couleurs multiples qui réchauffent et éclairent le regard. 

Et la couleur ça embellit la vie ou du moins ça chasse le gris... 

Quelquefois les deux peuvent se compléter : l'image nourrit la poésie, et la poésie nourrit l'image...

Et c'est grâce à cette amie Poète, nous avions déjà ce point commun, de l'amour du verbe et des mots qui chantent... C'est grâce à cette amie Poète, que j'ai repris les pinceaux il y a quelques années... qui a trouvé les mots justes pour me faire prendre conscience de ce qu'elle percevait de moi, alors que je n'en avais pas encore conscience moi même, dans une période sombre où j'avais besoin justement de cette couleur qui faisait partie de moi, pour chasser le gris...


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